jueves, 12 de abril de 2012

28 au 30 Janvier 2012: Ascension du Pico Duarte

arrivée à La Cienaga à 7h, en route pour le Pico Duarte!
 Pour ce long weekend, nous décidons avec Guilherme de faire le fameux trek du Pico Duarte: le point culminant des Caraïbes...3089m ! Bon d'acord, à coté du Mont Blanc c'est pas très impressionant, mais quand on habite sur une île, les pieds dans l'eau (ou presque) c'est quand meme impressionant!
Et comme il faut bien que quelqu'un gagne le pain...Pollo ne pourra pas venir car elle travaille tout le weekend: il faut bien qu'elle récupère de ses 7 mois de vacances ;-) 

un trek de 48km AR à travers les forêts tropicales
Au programme du samedi: rejoindre Jarabacoa, trouver un guide (obligatoire pour accéder au parc) et des provisions pour les deux jours de marche.
Comme nous nous pointons très tard, un weekend d'affluence, tout le monde nous décourage en disant qu'il faut réserver un guide des semaines à l'avance, que tout est plein jusqu'en Avril, etc... Mais comme on commence à connaitre le pays, on sait également que tout est possible ici, pourvu de demander  la bonne personne (ou pas d'ailleurs...)
Bref, après plusieurs "pseudo-guides" (en fait, des rabatteurs qui se contentent de prendre leur commission) on comprend rapidement qu'il y a énormément de monde qui est monté ce weekend car c'est la fête de Duarte...les boulets: on peut y aller quand on veut et on choisit le weekend le plus remplit de l'année!

début de la rando au petit matin - La Cienaga - 1100m - 7h30
 L'ascension s'annonce dure: environ 3000m de denivelé positif, 24km, chaleur et humidité en bas, froid et pluie en haut...mais nous sommes bien décidés!
On nous a prévenu: il est formellement interdit de monter sans guide, et les guides refusent de monter sans mules. Il faut dire que les pentes sont particulièrement raides et les conditions difficiles!
Le guide est facilement trouvé, reste la mule: tellement de monde sur les chemins qu'il ne reste pas une seule mule disponible!!! certains nous annoncent 4000personnes sur les sentiers (bon...ils savent pas trop 
compter, 400 me semble plus raisonnable). A force de négociation, nous arrivons à convaincre le guide de monter sans mule! Plus que les provisions pour les 2 jours et nous serons prêts! Au menu: sandwich jambon fromage, riz et thon, sans oublier les inévitables barres de céréales et fruits secs: un festin!!

Creusés par les pluies diluviennes de la région, nous passons à travers
ces mini canyons endant plusieurs kilomètres au début de l'ascension.
 Dimanche 29/01 - 5h: Départ de Jarabacoa
Nous devons d'abord rejoindre La Cienaga en voiture, là où commence vraiment le trekking. Il fait froid, à peine plus de 5°, cela fait longtemps que nous n'avions pas ressenti cette sentation!
A notre arrivée à La Cienaga, première surprise: celui qui devait être notre guide n'est en fait qu'un intermédiaire de plus, il nous présente Dario, notre vrai guide. Dario est un paysan de La Cienaga, un vrai de vrai, qui roule les "R" et qui dit "Adiouuu" à tout bout de champ!
De La Cienaga - 1100m d'altitude - on domine déjà toute la vallée de los teteros
première pause - 9H - Alto de la Cotorra - 1720m
 Le jour se lève lorsque nous entamons l'ascension. Nous découvrons donc un paysage étonnant pour la montagne: une forêt tropicale! Mais au fur et  mesure que l'on monte, les palmiers cèdent leur place aux pins et aux fougères.
Motivés comme jamais, les 10 premiers kilomètres passent à la vitesse grand V, même le guide est surpris du rythme, compte tenu des sacs que l'on doit porter! on déchantera par la suite...
 Heureusement, nous nous étions chargé au minimum, mais il faut quand même transporter un peu d'eau car les rivières sont assez sales sur le bas...
 En revanche, nous sommes un peu déçus par les paysages à partir de 2000m: très monotones et appauvris par un incendie énorme quia ravagé la moitié du parc national 4 ou 5 ans auparavant.

Lors de la montée nous rencontrons très peu de monde: on a même du mal à croire qu'il y ait autant de monde que ce que l'on nous avais annoncé.

Vers 14h, nous arrivons (enfin) au camp de base: il est l'heure de se reposer un peu et prendre des forces pour le lendemain matin...mais attend: il est que 14h!!! Ben oui mais on en peut plus!! 7h d'efforts interrompus, les jambes ne répondent plus! Nous nous asseyons autour du feu et tout le monde est calme, silencieux, pratiquemment commateux! Vu de l'extérieur on doit avoir l'air malin!

Nous voyons enfin tous les groupes dont on nous avait parlé: eux sont partis 1 jour plus tôt que nous et font le parcours en 3 voire 4 jours.
Du coup, pendant que nous montions jusqu'au camp de base, eux rejoignez le sommet.

Nous nous amusons à voir tous les gens redescendre à dos de mulets, ils ont l'air de tout sauf de randonneurs!
Les convois sont impressionants: on dénombre plus de mules que de personnes!!! Les pauvres mules portent des dizaines de kilos, certains ont même fait suivre la sono (la grande!)!!! Tu parles d'amis de la nature!!!

Plusieurs sont mal en point et chacun s'occupe de ses petits bobos autour du feu.
République Dominicaine oblige, tout le monde a fait suivre la fiole de rhum!




18H30, il fait déjà nuit. Un plat de riz carbonisé piqué aux autres groupes (on économise le poids dans nos sacs ;-) ), une boite de thon et au lit! Manque de bol, c'est la finale du championnat dominicain de baseball et comme nous dormons dans la cabane des gardes forestiers (la seule à avoir une radio) et tout le monde entre et sort sans arrêts...
La fatigue a tout de même raison de nous!



Lundi 30 Janvier - Réveil à 4h 
Nous avons essayé de gruger le guide en mettant le réveil à 4h30, mais son horloge interne fonctionne bien et il nous réveille à 4h pétantes en nous disant qu'il faut y aller ;-)

Le temps n'est décidemment pas avec nous: il bruine, il fait froid et bien entendu, il fait nuit.
Pas facile de grimper avec ces conditions: nous avalons quelques barres de céréales sur le chemin et marchons machinalement à la lueur de nos frontales.


Nous arrivons enfin au sommet vers 6h!! 3087m dans les Caraïbes, qui l'aurait cru??? Nous partageons quelques instants avec notre pote Duarte (le héros de la nation...wouahou!) avant de repartir vers le camp de base, afin de repartir avant les mules des autres groupes.





A priori, le plus dur est fait...que nenni!! La descente est épuisante, certainement même plus que la montée!
Avec la pluie qui est tombée toute la nuit et la quantité de mules qui ont piétiné le chemin pendant que nous terminions la montée, il ne reste que de la boue!


Une boue épaisse, profonde et collante.
A chaque pas, nous nous enfonçons de 30cm et nous remontons le pied avec plusieurs kilos de boue collés sous la chaussure!

Nous ne voulons pas trop tarder: après la longue descente nous devons encore faire 5h de route pour rentrer à La Romana: nous travaillons demain matin!!

Du coup, c'est au pas de course que nous faisons la première moitié de la descente. Mais nous rattrapons rapidement les groupes redescendus un peu plus tôt du camp de base et il est très difficile de doubler dans ces chemins étroits et encombrés par les mules.








Après une descente presque aussi longue que la montée (!), nous repassons enfin les ponts de la vallée, signe que nous ne sommes plus loin.

Toujours pas de nouvelles de notre guide qui nous avait dit de partir devant, qu'il nous rattraperait...super!

Enfin arrivés, un bain dans la rivière s'impose si nous ne voulons pas nous asphyxier mutuellement sur le trajet du retour!


Guilherme prend même une mesure radicale: les chaussettes de ces 2 derniers jours vont directement à la poubelle!

Et voilà pour le Pico Duarte, en s'en faisait une montagne (c'est le cas de le dire) et on avait raison!! Un minimum de condition physique est nécessaire, à moins de passer son temps sur la mule!

Les paysages ne valent pas ceux des Alpes mais se retrouver à plus de 2000m entouré de palmiers est plutôt sympathique!!

1 comentario:

  1. et bien merci de vôtre partage fort sympathique!... jean claude qui veut aller la haut!...

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